C’est en Auvergne, dans le département de la Haute-Loire, haut-lieu de la résistance française, que les visiteurs découvrent cette pépite mémorielle. Blotti au   creux   de   la   vallée   de   la   Senouire,   il   s'attire   des   sympathies   du   monde   entier. D’une    richesse    hors    normes,    il    présente    une    quantité    impressionnante    de documents   d’époque,   de   tracts,   d’affiches,   de   photos,   de   journaux,   de   matériel de    parachutage    et    de    sabotage,    d’armes    françaises,    anglaises,    américaines, russes,   allemandes,   des   uniformes   de   FFI   et   de   régiments   de   nombreux   pays.   Le visiteur   peut   découvrir   des   pièces   uniques   comme   le   drapeau   qui   flottait   sur   le camp   de   concentration   de   Dachau,   le   fanion   de   la   limousine   de   Göring,   le   fanion de    la    limousine    de    Charles    de    Gaulle,    et    bien    d’autres    objets    qu’il    serait impossible   d’énumérer.   A   l’extérieur,   à   l’abri   d’un   hangar,   se   trouve   des   camions français   et   américains,   des   ambulances,   des   blindés,   la   traction   du   Corps   Franc des   Truands   avec   ses   roues   peintes   en   rouge,   un   char,   des   wagons   ayant   servi au   transport   de   déportés,   des   barges   du   débarquement   etc...   là   aussi,   c’est   un nombre   considérable   de   véhicules   de   la   Seconde   Guerre   mondiale   que   possède le Musée de la Résistance et de la Déportation Joseph Lhomenède.

Joseph Lhomenède est né à Frugières-le-Pin le 20 février 1895. Fils d’instituteur, étudiant au Puy-en-Velay puis à Clermont-Ferrand, il doit rejoindre l’Ecole des Mines à Saint-Etienne lorsqu’il est mobilisé le 14 décembre 1914. Démobilisé avec le grade de sous-lieutenant (3 citations, Croix de Guerre), le 16 septembre 1919, il reprend l’activité de son oncle, Julien Fayolle, industriel forestier, ainsi que le café restaurant de la Gare à Frugières-le-Pin, emplacement de l’actuel Musée. Parallèlement, il est secrétaire de son oncle, qui est maire de la commune, conseiller général du canton de Paulhaguet, député de la Haute-Loire et sénateur radical-socialiste de 1900 à 1935, date de son décès. Joseph Lhomenède se présente en juin 1935 aux élections municipales et cantonales comme candidat socialiste (SFIO) où il est plébiscité. Inlassablement, il dénonce le capitalisme contre les travailleurs et la montée du fascisme. En 1939, il est mobilisé comme lieutenant au 38 ème Régiment d’Infanterie de Saint-Etienne. Fait prisonnier le 22 juin 1940 à Clermont-Ferrand investi par la Division SS Leibstandarte Adolf Hitler commandée par le général Sepp Dietrich, Joseph Lhomenède s’évade le même jour et rejoint sa famille. Dès l’arrivée de Pétain au pouvoir, il prend position contre la politique de Vichy. La haine qu’il éprouve pour le Maréchal vient de la répression des mutineries du Chemin des Dames en 1917, où il avait combattu comme sous-lieutenant, et où de pauvres soldats avaient été exécutés pour l’exemple après « un tirage au sort ». Son oncle Julien Fayolle avait fait partie de la commission d’enquête en tant que député de la Haute-Loire.